Dossier : Les divinités domestiques


Je parie que tu connais sur le bout des doigts le nom des 12 dieux olympiens, mais un peu moins celui des divinités domestiques. Qui sont ces dieux chargés de la protection de la maison et de la famille que les Romains et Romaines vénéraient ? C’est ce que nous allons voir dans ce petit dossier.

Sans plus tarder, je te révèle leurs noms. Les divinités domestiques répondent aux doux noms de Lares, Pénates, Génie et Mânes. Pour introduire ce dossier, je te propose tout d’abord de te présenter toutes les difficultés que ces divinités domestiques romaines présentent aux chercheurs et archéologues.

Le laraire Les lares

Le culte domestique : Un culte difficile à restituer

Même si nous en savons déjà beaucoup, quelques aspects des réalités des cultes domestiques nous restent inconnus et mystérieux. Pourquoi ?

1° Il faut bien avoir à l’esprit qu’un Romain du temps de l’Empire ou même de l’époque classique pratiquait une religion déjà ancienne de plusieurs siècles, que certains aspects de sa propre religion lui étaient devenus mystérieux et qu’il était devenu difficile pour lui d’expliquer la signification symbolique de certains rites.

2° En plus de l’ancienneté de leur religion, ajoutons à cela le fait que, comme toute chose, leur religion a évolué au cours des siècles tout comme certaines de leurs divinités. Il est arrivé que plusieurs divinités aux fonctions proches, mais bien délimitées, se soient vus, au fil du temps, confondues ou assimilées les unes avec les autres. C’est le cas des Mânes avec les Pénates et les Lares.

3° Parmi les indices qui nous permettent de restituer ces cultes domestiques, nous comptons les témoignages littéraires. Même si ces écrits nous apprennent énormément de choses, pour ce qui est de cultes domestiques, ce savoir n’est bien souvent qu’à l’état d’indice et il est difficile pour nous de comprendre tout ce qui est sous-entendu et de compléter ces indices par tout ce qui n’est pas dit. En effet, comme les Romains s’adressaient à un lectorat contemporain, ils n’avaient pas besoin de décrire précisément ces cultes domestiques puisque tout le monde les connaissait.

4° Si ce n’est le fameux site archéologique de Pompéi dont les maisons ont été figées dans le temps “grâce” à l’éruption du Vésuve, nous disposons de très peu de représentations de ces divinités domestiques.


Bibliographie

Annie Dubourdieu, Les origines et le développement du culte des Pénates à Rome. Rome : École Française de Rome, 1989. 594 p. (Publications de l’École française de Rome, 118)

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *