Dans ce très court dialogue d’une trentaine de pages, Platon met en récit ce qui a semblé incompréhensible aussi bien aux disciples et amis de Socrate qu’au lecteur d’aujourd’hui : qu’il ait choisi la mort plutôt que l’exil. Cette explication, Platon la fournit par l’intermédiaire de Criton auquel le lecteur n’aura pas de mal à s’identifier tant les arguments qu’il met en avant sont ceux que tout un chacun avancerait.
Socrate va mourir. Le tribunal d’Athènes, qui l’accuse de corrompre la jeunesse, lui a demandé de choisir entre l’exil et la mort et il a choisi la mort. Au petit matin, alors qu’il est paisiblement endormi dans sa cellule, Criton, un ami de longue date, vient le réveiller. Il a grassement payé le gardien de prison pour pouvoir le voir en secret, car Criton est bien déterminé à aider Socrate à s’évader loin d’Athènes pour ne pas être exécuté.
Socrate va devoir convaincre son ami que sa décision de se livrer à la justice athénienne et de mourir, quand bien même cette décision lui semblerait injuste, est la seule digne s’il veut rester fidèle à ce que fut sa vie et à ce qui lui semble bon, bien et juste.