Ploutos, Aristophane

Plus de vingt siècles nous séparent d’Aristophane, et pourtant l’argent fait toujours l’objet des mêmes plaintes et des mêmes griefs. Dans Ploutos, Aristophane nous livre quelques réflexions sur l’argent et son impact sur nos vies et le fonctionnement de la cité d’Athènes.

C’en est assez ! Alors que les honnêtes gens triment sans être récompensés dignement, les malhonnêtes s’enrichissent à leur détriment et sur leur dos. Cette situation ne peut plus durer.

Objectif et non des moins ambitieux : trouver Ploutos, le dieu de la richesse que Zeus a eu la bonne idée de rendre aveugle… Qu’importe cette décision du dieu des dieux ! Il faut s’emparer de Ploutos et lui faire recouvrer la vue. Rendez-vous au sanctuaire d’Epidaure !

Encore une fois les personnages imaginés par Aristophane ont un projet fou qui nous fait nous interroger sur notre rapport à l’argent. A-t-il tant évolué que cela ? Faut-il nécessairement qu’il y ait des riches et des pauvres pour que le société continue de fonctionner ?

L’Assemblée des femmes, Aristophane


Dans L’Assemblée des femmes, Aristophane met une fois encore les femmes athéniennes sur le devant de la scène pour mettre la cité sans dessus dessous, rebattre les cartes et instaurer de nouvelles règles.

Puisque les hommes manquent décidément de bon sens et sont incapables de prendre les bonnes décisions pour la cité, les femmes athéniennes sont bien résolues à prendre les choses en main !

Pour Gaillardine et les autres femmes athéniennes, le jour J est arrivé. La préparation a demandé beaucoup de temps : laisser leur peau brunir au soleil et leurs poils d’aisselles et de jambes pousser. Elles se sont levées au point du jour pour s’emparer subrepticement des vêtements de leurs époux et se grimer en hommes. Les voilà prêtes à se rendre à l’Assemblée ! De quoi passer parfaitement inaperçu et faire un putsch…

Les Thesmophories, Aristophane

Laissez-vous entraîner par le charme burlesque des Thesmophories, une pièce dans laquelle Aristophane prend un malin plaisir à se moquer du dramaturge Euripide et à recourir au travestissement pour régaler son public.

Euripide, accompagné de son cousin Mnésiloque, se rend chez le poète Agathon pour lui demander une faveur. Les Thesmophories, cette fête strictement réservée aux femmes, s’apprêtent à se dérouler et c’est une mauvaise nouvelle pour Euripide qui a eu vent que les femmes projetaient de l’éliminer. En cause ? La misogynie manifeste de ses pièces qui ne mettent en scène que des femmes criminelles et sans vertu. Le rassemblement à l’occasion des Thesmophories leur permettrait de s’accorder toutes ensemble sur sa mort.

Euripide conjure donc Agathon de plaider sa cause auprès des femmes. Comment ? En se rendant aux Thesmophories…déguisé en femme ! Il compte non seulement sur le talent oratoire du poète Agathon, mais aussi sur ses manières suffisamment efféminées pour que les femmes n’y voient mouche. Mais Agathon refuse fermement cette proposition. C’est alors que Mnésiloque se dévoue pour sortir Euripide de ce pétrin. Autant dire que Mnésiloque n’a ni la finesse, ni l’intelligence, ni la délicatesse d’Agathon pour incarner ce rôle et c’est là tout le sel de la pièce !

Les Grenouilles, Aristophane

Comédies d’Aristophane sur Circé, Satyres and CieDans la comédie d’Aristophane, les dieux non plus ne sont pas épargnés ! Et ce n’est rien moins que Dionysos, le dieu du théâtre, qui monte sur scène pour faire rire le public athénien. Une pièce dépaysante et mythologique qui vous donne rendez-vous dans les Enfers.

La scène littéraire va mal depuis que les 3 grands tragiques(1) sont morts et Dionysos, le dieu du théâtre, s’en désole. Aussi s’est-il résolu à ressusciter l’un d’entre eux ! Mais comment fait-on au juste pour aller aux Enfers et en revenir ? Dionysos décide de marcher sur les pas d’Héraclès qui s’est distingué, lors de ses 12 travaux, en capturant Cerbère, le monstre qui garde les portes des Enfers.

C’est donc affublé d’une massue et d’une peau de lion par dessus sa toge en soie et ses délicates cothurnes que Dionysos, accompagné de son esclave Xanthès, s’en va toquer à la porte d’Héraclès, véritable guide touristique pour toute personne souhaitant se lancer dans cette escapade peut-être sans billet de retour.

Outre le fait qu’entre le rôle que Dionysos souhaite incarner et sa qualité d’interprétation, l’écart est grand, Héraclès a laissé quelques souvenirs de son passage aux Enfers pour le meilleur et pour le pire de nos deux comparses !

Note
(1) Les 3 grands tragiques sont Eschyle, Sophocle et Euripide.

Lysistrata, Aristophane

Découvrir les comédies d’Aristophane sur Circé, Satyre and CieAlors qu’Athènes est en guerre contre Sparte, Aristophane, fervent défenseur de la paix, imagine une pièce dans laquelle les femmes ont un rôle à jouer et un pouvoir mésestimé sur les hommes et la politique. Une petite pépite de drôlerie qui ravira tous ceux qui ne sont pas contre les plaisanteries en dessous de la ceinture !

Durant une nuit d’insomnie, Lysistrata a eu une idée et même une sacrée idée qui risque bien de contraindre les hommes à signer la paix. Elle réunit au pied de l’Acropole toutes les femmes athéniennes, mais également des représentantes de Sparte pour leur exposer son idée : faire la grève du sexe et occuper l’Acropole où est stocké l’argent servant à financer la guerre !

Une double action coup de poing qui pourrait être d’une redoutable efficacité auprès de la gente masculine, si seulement Lysistrata parvenait à garder dans le rang des femmes un peu trop éprises des plaisirs de la chair et qui peinent à respecter leur serment…Lysistrata a du pain sur la planche pour leur faire garder le cap et peut-être parvenir à leurs fins !

Les Oiseaux, Aristophane

Lire le théâtre antique d’AristophaneVoilà une très jolie pièce de théâtre dans laquelle Aristophane transforme son désenchantement face à la réalité politique d’Athènes en une véritable fable utopique et poétique pleine de fantaisie !

Guidés par deux oiseaux juchés sur leur épaule, deux Athéniens ont quitté leur cité pour partir à la recherche d’un dénommé LaHuppe(1), un humain transformé en oiseau par les dieux.  Qui mieux que lui, qui de ses ailes a pu parcourir tous les alentours, est le plus à même de leur conseiller la cité idéale où il ferait bon vivre, une cité qui ne serait pas gangrenée par la manie du procès et de la délation comme Athènes ?

Mais aucune des propositions de LaHuppe ne convainc les deux Athéniens. Il leur vient alors une idée : si la cité idéale n’existe pas, pourquoi ne pas la créer ? Et pourquoi ne pas la créer parmi les oiseaux ? LaHuppe, séduit par l’idée, décide de rassembler tous les oiseaux. Restent aux deux Athéniens d’organiser cette cité des oiseaux sans être rattrapés par les travers de leur cité et avec cette ambition folle de prendre le pouvoir sur les humains et les dieux.

Notes :
(1) LaHuppe ou Térée dans le texte grec.